La Fête du Couteau en partenariat avec le Pôle Expérimental des Métiers d’Art de Nontron et le magazine La Passion des Couteaux organise un concours de création coutelière. Le thème 2024 est « Le cercle ».
Les critères suivants sont pris en compte par le jury : savoir-faire coutelier, techniques mises en œuvre, histoire du couteau et esthétique. Le jury désigne le lauréat sur des critères d’esthétisme, d’originalité, d’adéquation au thème, de qualité et de maîtrise des savoir-faire.
Le couteau gagnant du concours, « Premier Prix de la 28e édition de la Fête du Couteau », est acquis par la Communauté de Communes du Périgord Nontronnais et fera partie de la collection permanente de l’Espace Lames et Métaux.

Le Prix du concours a été remis à Ianis Fortin, Dracoforge pour sa roulette à pizza !

Les participants au concours :

Ianis FORTIN – Dracoforge – Lauréat du concours
« Roulette à pizza »
Matériaux : Inox Z40. Fausse pièce en laiton.
Techniques : Travaillée depuis un plat d’acier Z40, courbée à la forge et ajourée avec un motif organique. Rivetage et émoutures asymétriques.
« Ce couteau répond au thème du cercle tout en faisant écho à mon thème personnel de cette année 2024. L’ensemble est travaillé à partir de cercles « Organique » et d’arc de cercles. »

Mathis POUJOL
« Orion »
Matériaux : lame en acier 14C28N, acier Z40, rondelles en bronze, fausse pièce en cade de Provence, corne de taureau de Camargue. Techniques : stock removal, système piémontais. Modèle original.
 « Sur ce couteau, nous sommes sur un modèle Orion, choisi pour ses courbes généreuses suivant sa ligne initiale : je suis venu y ajouter un travail de dessin en agrémentant ce couteau de courbes toutes tracées au compas, de manière à garder une harmonie. J’ai cependant souhaité laisser les 2 angles à l’avant et à l’arrière du manche du couteau, de sorte à casser ces courbes, les rendre fuyantes. J’ai également souhaité travailler avec plusieurs finitions brillantes (tiré en long, satiné, poli miroir) appliquées aux différentes pièces du couteau.
Pour la réalisation de ce couteau, je me suis imposé un grand défi technique qui était à la fois de cacher l’intégralité des axes utiles à la mécanique mais aussi que l’intégralité des axes visibles soient maintenus par des rivets. Le choix de la mécanique de couteau piémontais est ce qui m’a permis de réaliser un tel rivetage.
J’ai donné une tension d’axe plutôt forte en positions ouverte et fermée tout en préservant une certaine douceur entre ces deux points de tension afin de profiter de la fluidité des rondelles de bronze. »

Stéphane ROBIN – Atelier Robin Le Cellois
« Le Poséidon »
Matériaux : lame damas carbone « œil d’Odin ». Manche en goyavier. Techniques : entièrement conçu et fabriqué par le coutelier. Mécanisme à pompe dorsale.
« Le modèle Poséïdon, dieu des mers et océans, avec ses courbes arrondies répond au thème ainsi que le motif « œil d’Odin » de la lame damas et le veinage en rondeur du goyavier, arbre fruitier ».

Pierre LOBRY – Atelier du Pierro
« Pimousk »
Matériaux : lame et fausse pièce en acier inox Z40, platines en inox Z20, visserie et axes en inox, rondelles de bronze béryllium, plaquettes en résine époxy « imitation de molaire de mammouth ». Techniques : Enlèvement de matière, gravures à la main (lame, platines et têtes de vis), plaquettes en résine époxy conçues et fabriquées en pièces uniques à l’atelier. Système type piémontais / friction.
« A l’origine imaginé autour d’un axe et d’une bague, le Pimousk se veut minimaliste dans son usage car il s’ouvre et se referme d’une seule main sans même devoir le ranger pour garder les mains libres d’agir.
Son manche et sa lame, tout en courbes, sont liés par l’anneau central qui permet une prise en main optimale.
Dans un souci d’originalité et pour exprimer toute ma créativité, j’ai opté pour des plaquettes de résines époxy conçues et créées à l’atelier dans l’esprit de la molaire de mammouth. Par les gravures, j’ai voulu accentuer le côté primitif, tout en mettant en valeur la partie tranchante de la lame. »

Mabilde SILAS – Silas Coutellerie
« Sepia brevimana »
Matériaux : Loupe de cade, lame en acier inox RWL34, platines et ressort en inox Z40 trempé. Techniques : cran plat à talon carré monté de manière traditionnelle avec des rivets molletonnés. Lame en acier inox RWL34 stonewash pour une très bonne durabilité des finitions. Système : cran plat à talon carré.
« La Sepia brevimana est une petite sèche qui m’a inspiré ce petit modèle, à l’origine dessiné pour un enfant. Ce modèle a évolué pour être plus polyvalent. »

Sébastien ANIBALLE – L’atelier du fil à la patte
« Le Compagnon »
Matériaux : Lame damas forgée à l’atelier 100c6/55 ncD16, manche en ébène du Mozambique.
Système : pliant avec système de verrou par trombone.

Bruno DAVID 
Matériaux : Lame en Damas Suminagashi VG10, Manche en fossile orthoceras vieux de 400 millions d’année et ancêtre du calamar.
« Je visitais un musée sur la préhistoire et je suis tombé sur ce fossile : j’ai immédiatement pensé que je pouvais faire un manche de couteau avec, il ne restait qu’à trouver comment. Le manche a créé le couteau ! »

Basile CHAUDRET – Le Fer du Roy
« Croc de Limier »
Matériaux et techniques : Forgé en C70 finition brut de forge polie, émouture forgée puis usiné au backstand grain 320. Montage des plaquettes sans colle, uniquement riveté. Cire d’abeille coulée avant le montage pour faire martyr entre les plaquettes et l’acier. Tamarin.
« Les Croc de Limier est inspiré du Yatagan ottoman, avec plus de courbes pour s’approcher de la lame de fantasie, faite pour taillader.
J’ai choisi le Tamarin pour les courbes visibles dans son veinage. »

La Coutellerie Nontronnaise
« Éclipse »
Matériaux : lame damas en acier 15N20 et XC75, manche en bois de fer d’Arizona, vieux fer du XVIIe siècle pour la mitre et la bélière.
L’équipe de la Coutellerie : Patricia Boutoule, Mathieu Brossier, Jordan Grosse, David Guillemette, Adrien Jonquière, Guillaume Naboulet.
Avec la collaboration de Michel Lemans et de l’association 3F3M.
 « Nous avons opté pour une lame Damas à motif Goutte de pluie constituée d’une centaine de couches réalisées en 15N20 et XC75.
Elle présente une belle association entre les motifs de cercles et les courbes prononcées de la lame sculptée à la main.
Le manche en bois de fer d’Arizona a fait l’objet d’une attention particulière afin que la lumière puisse le traverser en donnant un effet de légèreté.
La lame en se refermant vient obstruer une partie de ces cercles, rappelant le phénomène d’éclipse.
La mitre et la bélière ont été forgées puis façonnées à partir d’un vieux fer provenant d’un moulin datant du XVIIe siècle. L’assemblage de différents métaux très caractéristique de cette époque, leur donne un aspect fibreux presque organique.
Le réemploi de ce vieux fer dans la composition du manche rappelle le temps qui passe tout en faisant le lien entre les générations.
L’anneau de la bélière est réalisé dans le même Damas que la lame.
Le couteau est présenté sur un socle composé de buis et d’ébène aux formes angulaires contrastant avec les courbes du couteau. »