Affiche de l'Exposition Label Estampe... Vous imprimez?!Créé en 2010, le collectif Label Estampe réunit une dizaine de graveurs de Dordogne, Charente, Gironde et Haute-Vienne. Trois d’entre eux sont également membres de l’association des professionnels métiers d’art à Nontron : Janet Cintas, Cédric Green, Rosalind Lindsay.

Aux côtés de Marie Allemand-Ribot, Florence Beudin-Lesaint, Laurence Jérôme, Gérard Jullien, Robert Middleton, René Vaurie et Leslie Lindsay, ils exposent des créations dont l’estampe est le lien mais présentant des personnalités diverses.

L’exposition au Château de Nontron montre des créations inédites de ces graveurs. Elle permet également de sensibiliser le public aux différentes techniques de l’estampe : pointe-sèche, taille-douce, eau-forte, manière noire, linogravure, gravure électrolytique, lithographie, sérigraphie etc.

Label estampe accompagne en effet ses expositions d’une présentation pédagogique de ces différentes techniques et des outils nécessaires à la maîtrise de ces savoir-faire.

 

 

Label Estampe… Vous imprimez?!
23 février – 7 avril 2013
du lundi au samedi, 10h-13h et 14h-18h, ouvert le dimanche 7 avril à l’occasion des Journées des Métiers d’Art
Château, avenue du Générale Leclerc 24300 Nontron
05 53 60 74 17

Evènements et rencontres autour de Label Estampe :
Week-end des Musées Télérama, samedi 23 mars, 15h00 : avec le Pass Télérama, bénéficiez d’une visite privilégiée de l’exposition, bilingue (anglais-français), commentée par les créateurs.
Le Pass’musées télérama est disponible dans les numéro des 13 et 20 mars 2013. Plus d’infos : http://www.telerama.fr/scenes/week-end-musees/
Journées Européennes des Métiers d’Art, 5-6-7 avril, : ateliers, démonstrations, ouverture d’ateliers des créateurs, rencontres et ouverture exceptionnelle de l’exposition le dimanche.
Plusieurs ateliers et stages d’initiation à la gravure, plus d’informations en cliquant ici!

 

 

 

 

Avec les estampes de :

Marie Allemand Ribot : gravure en taille-douce, monotype
Lieu dit Gendarme 33570 Petit-Palais et Cornemps
05-57-74-58-65 et 06-89-24-19-17
marimai@hotmail.fr – http://www.marieallemandribot.fr

Florence Beudin Lesaint : gravure en taille-douce (eau-forte et aquatinte)
5 rue du Grand-Plinge, Montedoux, 16200 Mérignac
05-45-35-99-07 et 06-81-58-61-03
beudinlessaint@free.fr – www.beudinlesaint.odexpo.com

Janet Cintas : lithographie
Ligneras, 24360 Saint-Estèphe
05 53 56 29 38 et 06 76 70 39 87
jancintas@aol.com – www.jancintas-lithographie.fr

Cedric Green : gravure en taille douce et relief
Les Grands Theves, 24310 Brantôme
05 53 13 41 07 – cgreen@greenart.info
www.greenart.info

Laurence Jerôme : gravure en taille douce
22 rue Orbe, 33500 LIBOURNE
05-57-74-62-34 et 06-14-93-62-78
laurencejerome33@orange.fr

Gérard Jullien : taille douce, pointe sèche, monotype, aquatinte etc.
06-30-86-48-35

Rosalind et Leslie-Thomas Lindsay
Chez Biron, 16250 PERIGNAC
09-54-00-61-21 – lesros@free.fr
Leslie-Thomas Lindsay : gravure à l’eau-forte, xylographie, linogravure et silographie
Rosalind Lindsay : xylographie, taille-douce, pointe sèche, monotype

Robert Middleton : sérigraphie et lithographie
19 rue de Nontron, 87440 Saint-Mathieu
05-55-48-80-37 et 06-33-92-27-56
galerie19@orange.fr

René Vaurie : linogravure tirée sur soie
rue Gambetta, 24310 BRANTOME
05-53-05-20-18

Qu’est-ce que l’estampe ?
Le terme ‘estampe’ a deux significations :
– il désigne à la fois une technique – la façon de reproduire des images, en pressant un support (papier, tissu…) contre une matrice,
– et les images obtenues grâce à cette technique.
Il existe différentes techniques pour créer les matrices (en bois, métal etc.), elles impliquent en général une forme de gravure ; c’est pourquoi, par extension, on parle souvent de « gravures » pour désigner les images imprimées.

La taille d’épargne
… ainsi appelée car le graveur « épargne » le dessin en creusant la matrice. Le motif, en relief, est dégagé d’un bloc de bois ou d’une planche de linoléum. On utilise aussi le terme de gravure en relief.

La gravure sur bois (xylographie)
La gravure sur bois est la technique la plus ancienne pour reproduire des images, apparue à la fin du Moyen-âge en Occident. Elle tombe en désuétude aux XVIIème et XVIIIème siècle, considérée comme un art mineur par rapport à la taille-douce. Elle connaît un renouveau grâce à l’utilisation du bois de bout : les bois durs, au grain plus fin, permettent d’obtenir la même finesse qu’avec la gravure sur métal.
La gravure sur bois se distingue par l’uniformité de ses noirs, sans nuances, qui présentent partout la même intensité. Elle se caractérise aussi par un dessin forcément linéaire.
Le graveur creuse le dessin (ou son contour) au canif, à la gouge, au burin ou au ciseau. Tout ce qui est gravé apparaît en blanc au moment de l’impression. Le graveur encre la matrice au rouleau ou au tampon, avec une encre suffisament épaisse pour ne pas tomber dans les creux. Il n’est pas toujours nécessaire d’utiliser une presse pour l’impression.
La matrice peut être un bois de fil (une planche) ou un bois de bout. La gravure sur bois de bout est apparue tardivement, au XVIIIème siècle : en les formant de carrés pris dans le cœur d’arbres très résistants comme le buis, assemblés ensuite pour former de plus grandes surfaces, on put obtenir des planches beaucoup plus résistantes, qui permettaient en outre des travaux d’une grande finesse, équivalente à celle de la gravure en taille-douce.

La linogravure
Le linoélum est inventé en 1863 pour une utilisation comme revêtement de sol ; il est utilisé à partir de 1900 pour réaliser des gravures. C’est un matériau peu coûteux et facile à travailler, sa structure homogène permet de tailler dans tous les sens, à la main. Les outils et la technique sont les mêmes que pour la gravure sur bois.

La taille-douce
…regroupe l’ensemble des techniques de gravures où le dessin est gravé en creux dans la matrice.
Le dessin étant en creux, les surfaces planes doivent être bien essuyées après l’encrage pour que l’encre ne reste que dans les creux (tailles) : la taille-douce ne se pratique donc que sur métal. Elle s’inspire au départ des travaux d’orfèvrerie et possède aussi une grande finesse.
L’encre contenue dans les tailles ne peut être reportéee que sous l’action d’une forte pression, c’est pourquoi la taille-douce n’a été possible qu’après l’invention de la presse au milieu du XVème siècle, sans doute en Allemagne.
La taille-douce permet d’obtenir plus de nuances que la taille d’épargne : un sillon profond donne un noir puissant, une légère éraflure un gris clair.

Il existe deux principaux types de techniques de taille douce, la taille directe et la taille indirecte :
– En taille directe le graveur utilise un outil et grave directement le dessin sur la plaque : burin, pointe-sèche ou manière noire.
– En taille indirecte il enduit la plaque de vernis ou résine et emploie des acides dont l’action corrosive creuse le métal aux endroits où le vernis a été dégagé.

Le burin
Le burin demeura longtemps l’outil de prédilection des graveurs professionnels. C’est une tige d’acier de section carrée ou rectangulaire, il permet d’inciser les lignes du dessin directement sur la plaque, en creusant un sillon très net et franc en forme de « V » qui apparaît à l’impression comme un trait pur et sec. La profondeur (variable suivant la pression exercée sur l’outil) et la netteté du sillon permettent d’utiliser de nombreuses fois la plaque, on l’utilise d’ailleurs pour les timbres-postes.
C’est un outil difficile à manier, il nécessite de travailler lentement selon un mouvement continu et régulier. Cette exigence entravera la spontanéité des artistes modernes, qui lui préféreront la pointe-sèche ou les procédés de gravure indirecte.

La pointe-sèche
La pointe sèche est une tige d’acier aiguisé, elle ne creuse pas le métal, elle l’égratigne : le trait est hérissé de minuscules aspérités, les barbes. Pour obtenir un aspect semblable au burin le graveur peut ébarber sa plaque, ou choisir de conserver les barbes, le trait sera alors velouté car les barbes accrochent l’encre.
La pointe-sèche permet une grande liberté car le mouvement de la main est très souple, même si la pointe peut parfois déraper sur le métal.

La manière noire
Cette technique s’exécute sur une planche de cuivre relativement épaisse, grainée à l’aide d’un berceau qui est un instrument constitué d’une lame demi circulaire en acier, terminée par une ou plusieurs rangées de dents aiguës et montée sur un manche en bois.
Le grainage s’effectue en appliquant les dents du berceau sur la plaque et, le tenant perpendiculairement à celle-ci, en le faisant balancer d’une extrémité à l’autre.
Se creusent alors sur la plaque une multitude de points bordés de barbes et ce, uniformément sur toute la surface à traiter en passant le berceau horizontalement, verticalement puis dans les diagonales.
Une fois la planche entièrement grainée, le graveur emploie un racloir ou un brunissoir pour réaliser son dessin : l’outil écrase les grains, ces parties apparaîtront en clair. Les grains écrasés redonnent un côté lisse à la plaque qui ne retient alors plus l’encre. Les demi-teintes sont obtenues en écrasant modérément les grains ; les blancs en les écrasant totalement.
Le graveur travaille en premier lieu les zones les plus foncées (celles où les grains sont intacts) avant de s’occuper des zones les plus lumineuses, (celles où la plaque est quasiment ou totalement lisse).
La manière noire permet d’obtenir des nuances très subtiles, elle a été inventée au milieu du XVIIème siècle en Allemagne.

L’eau-forte
La plaque est recouverte d’un vernis résistant à l’acide. Avec une pointe, on dessine sur la plaque en enlevant le vernis, mettant ainsi le métal à nu. C’est à ces endroits que, plongée dans un bain d’acide, celui-ci va creuser le métal. On appelle « morsure » cette réaction chimique. Cette technique a été très employée pour illustrer des livres.

La galvano-gravure (ou gravure électrolytique) pratiquée par Cédric Green fonctionne sur le même principe que l’eau-forte, mais c’est un courant électrique – et non un acide – qui va creuser la plaque.

Le vernis mou
Le vernis mou a été inventé par le suisse Dietrich Meyer l’Ancien (1572-1658). C’est avec l’art moderne au XXème siècle qu’il est le plus apprécié pour sa simplicité d’utilisation et la spontanéité du résultat.
C’est le vernis qui donne son nom au procédé : comme son nom l’indique, il reste toujours mou. La boule de vernis mou est appliquée sur une plaque chauffée. Le dessin est réalisé au crayon, en appuyant fort, à travers une feuille de papier. En décollant la feuille, le vernis reste collé à la feuille de papier où il y a eu pression. On peut aussi prendre des empreintes de textures très variées (objets fins, tissu, dentelles, doigts….). Une fois la plaque plongée dans l’acide, la morsure se fait sur les zones découvertes, où le vernis a été décollé. Débarrassée de son vernis, encrée et essuyée, la plaque gravée peut servir à l’impression, dans une presse, l’encre contenue dans les creux du métal. Cette technique permet une grande spontanéité, on retrouve le moelleux du crayon, le contour est libre. Les surfaces sont vivantes et révèlent des textures inattendues.

L’aquatinte
C’est au Français Jean-Baptiste Leprince (1734-1781) que l’on doit cette technique, elle fut particulièrement appréciée au début du XXème siècle.
Le graveur commence par protéger sa plaque avec un vernis, puis il la saupoudre (entièrement ou par endroits) avec de la résine de colophane. Il chauffe la plaque pour que les grains de résine, en cuisant, se collent à la plaque. L’attaque de l’acide entre ces minuscules particules va grainer la plaque. Ce procédé permet de créer des dégradés, sans hachures, qui imitent le lavis, d’où son nom d’aquatinte. L’intensité des valeurs dépend de la durée du bain dans l’acide. Plus le temps est long, plus la plaque est grainée en profondeur.

La Lithographie
La lithographie a été inventée vers 1796 par Aloys Senefelder, le terme vient du grec lithos (une pierre) et graphein (dessiner). La lithographie a été introduite en France au début du XIXème siècle ; elle tient une grande place dans l’histoire de l’art, de nombreux artistes l’ont pratiquée : Ingres, Géricault, Delacroix, Manet, Bonnard, Vuillard, Redon, Pissarro, Toulouse-Lautrec, Chagall ou encore Picasso. Cette technique moderne a aussi été utilisée pour illustrer des livres, des journaux, des affiches et même pour des étiquettes, la publicité, etc.
Contrairement aux techniques en relief et en creux, la lithographie est une procédure à plat ; le principe de base est la répulsion naturelle et mutuelle du gras et de l’eau.
Le lithographe travaille traditionnellement sur des blocs de pierre calcaire (absorbant aussi bien le gras que l’eau) : il dessine sur la pierre avec un crayon gras ou une encre grasse, créant ainsi des zones grasses qui refuseront l’eau et des zones non dessinées. La pierre est ensuite désensibilisée avec de la gomme arabique acidulée qui, d’une part, fixe les zones grasses, et d’autre part, prépare les zones vierges à refuser le gras et retenir l’eau. Après quoi, le lithographe procède à l’imprimerie, par le mouillage de la pierre, puis à l’encrage au rouleau. L’encre d’imprimerie grasse adhère donc au dessin et glisse sur la surface humide sans y adhérer. Il ne lui reste plus qu’à imprimer sur papier avec une presse.
Il faut recommencer tout la procédure pour chaque couleur imprimée : si l’on veut pouvoir réimprimer de multiples fois l’image, il faut la décomposer sur plusieurs pierres (exemple pour une rose : une pierre avec le dessin de la tige verte, une pierre avec les pétales rouges), ou s’il s’agit d’une impression en tirages limités, dessiner et imprimer d’abord la tige, puis poncer la pierre pour effacer le dessin et obtenir une surface lisse et sans gras, et dessiner et imprimer les pétales. Les couleurs peuvent être juxtaposées ou bien superposées. L’ordre d’impression des couleurs et la transparence des encres comptent beaucoup. Il faut aussi une méthode de repérage pour bien aligner les couleurs au bon endroit.

Le monotype est une autre technique d’impression sans gravure : il s’agit d’une impression sur papier d’une peinture réalisée sur plaque de métal. Il n’y a souvent qu’un seul tirage (comme son nom l’indique).
Edgar Degas a beaucoup employé cette technique, il rehaussait souvent de traits de pastel les feuilles ainsi obtenues après un deuxième ou un troisième tirage, mais il conservait souvent la première épreuve intacte.

La sérigraphie
On utilise un écran de tissu, rendu opaque par endroits en fonction du dessin que l’on désire reproduire. L’encre est passée à la raclette ou projetée au travers de l’écran sur le papier fixé en dessous : la couleur ne passe ainsi qu’à l’endroit voulu. Ce procédé permet de reproduire de multiples fois le motif, sur différentes surfaces : papier, tissu, mur etc. C’est cette technique qu’a utilisée Andy Warhol pour sa célèbre série des Marylin Monroe (1962).