« Aujourd’hui la tapisserie » présente, du 21 avril au 28 mai 2007, à l’espace Paul Bert de Nontron, un état des lieux de la tapisserie de création en France et aujourd’hui.

Art millénaire et planétaire, la tapisserie de lice a longtemps été liée au domaine de la peinture.

En effet, dès le Moyen-âge les plus grands peintres fournissent des modèles que les cartonniers transposent et que les liciers tissent.

Depuis, de nombreux liciers sont devenus peintres-cartonniers : ils composent le sujet, établissent le carton puis tissent la tapisserie.

C’est à ces derniers que notre exposition est consacrée.

Les liciers-créateurs ne sont pas majoritaires en France, mais il est intéressant de se pencher sur l’expérience de ces professionnels métiers d’art maîtrisant toutes les étapes de fabrication de leurs œuvres, de la conception au tissage.

Nous souhaitons rendre hommage à ces artistes ayant dépassé la tradition du « licier exécutant » pour devenir les créateurs de leurs propres œuvres.

« Aujourd’hui la tapisserie » rassemble les œuvres de 17 liciers, sélectionnées pour la cohérence et l’équilibre de leurs cartons et pour la qualité technique de leurs tissages. Le caractère innovant du dessin, des matériaux et du tissage fait de ces tapisseries des œuvres résolument contemporaines.

Et aussi :

– A l’occasion du vernissage d’ « Aujourd’hui la tapisserie », vendredi 20 avril à partir de 18h00 :
Le Crédit Agricole de Nontron remettra un chèque de subvention au Président du Pôle Expérimental Métiers d’Art.

– A l’occasion du Marché des Tisserands de Varaignes, les 26-27 et 28 mai, l’association Fils et Métiers présentera, au château communal de Varaignes, l’exposition « Chaussette à la mer » (renseignements : Hélène Herbosa, 01-34-73-44-95, filsetmetiers@yahoo.fr), http://www.filsetmetiers.com/.

Les Liciers créateurs :

Sylvie WEBER, Saint-Front la Rivière et Nontron, 05-53-56-78-04 – http://sylvie-weber.pals.fr/

Laurence VERGER, Bourdeilles, 06-81-30-54-82

Claude-Marie THIBERT-BOUTOU, Mulsans et Paris, 01-45-86-42-25 – http://cmthibert.free.fr/

Claudine ROUSSEAU, Paris, 01-45-87-16-29

Christian RIVIECCIO, Baudres, 02-54-40-84-85

Martine PLAIT-LEMAIRE, Avrillé, 02-41-69-32-60

France-Odile PERRIN-CRINIERE, Aubusson, 05-55-83-09-43 – http://focp.free.fr/

Catherine MISAN, Paris, 01-42-49-08-34 – http://misan.biz/

Colette MAGDZIAK, Champigny sur Marne, 01-48-81-30-01

Katherine LAVOCAT, Montrouge, 01-46-55-01-54

Christel LACHE, Conques, 05-65-72-85-60

Mireille GUERIN-ILTIS, Cergy-Pontoise, 01-30-32-91-74- www.mireilleguerin.com

Yolande DE PLATO, Chinon, 02-47-98-08-33 – http://yolandeplato.free.fr/

Brigitte AMARGER, Seine-Port, 01-60-63-39-60

Marie-Thumette BRICHARD, Lorient, 02-97-21-16-59

 

La tapisserie de lice :

La tapisserie se retrouve partout dans le monde, des indiens Navajo aux coptes d’Egypte en passant par les Iraniens. Elle décore les maisons et les lieux publics dès l’Antiquité grecque. Les tentures sont très répandues au Moyen-âge (tenture dite « de la Dame à la licorne ») et à la Renaissance (« tenture des Chasses de Maximilien »).

Les manufactures les plus connues en France sont la manufacture nationale des Gobelins (haute-lice), la manufacture nationale de Beauvais (basse-lice) et les manufactures d’Aubusson et Felletin.

Le licier travaille habituellement sur un métier à tisser constitué de deux rouleaux (ensouples). Traditionnellement à la verticale chez les peuples sédentaires d’Occident, il s’agit de « Haute-lice » ; les peuples nomades d’Orient utilisaient quant à eux un métier horizontal plus facile à transporter, on parle alors de « Basse-lice ». En France les deux types de métiers sont employés.

Le licier se sert d’un modèle grandeur nature appelé « carton ». Il travaille sur l’envers de la tapisserie et n’en révèle le motif qu’à la fin – certains liciers travaillent aujourd’hui sur la face de la tapisserie. Le fond est constitué de fils de chaîne dont les fils pairs et impairs se soulèvent alternativement grâce à un système de pédales dites marches. Le fil de trame, coloré et enroulé autour de flûtes mobiles ou broches est passé entre les fils de chaînes ; il dessine le motif. Lorsqu’un rang (« passée ») ou un aller-retour (« duite ») est terminé le licier le met en place à l’aide de ses ongles et le tasse avec un grattoir puis un peigne. La chaîne est totalement masquée.

La finesse du travail dépend de l’écartement et de la finesse des fils de chaîne. Le licier doit faire preuve d’habileté pour passer d’une couleur à l’autre et composer les nuances.

Les fils les plus couramment utilisés sont les fils de laines qui accrochent bien la lumière, mais aussi la soie faisant glisser la lumière, du lin donnant un aspect satiné, des fils d’or ou d’argent etc. ; il y a toujours eu une grande diversité de matériaux et elle s’accentue encore aujourd’hui. La qualité de teinture des fibres reste très importante.